THE TIME YOU ENJOY WASTING IS NOT WASTED TIME
"Bertrand Russel"

mercredi 25 mars 2009

SLUMDOG MILLIONNAIRE

Je ne savais trop à quoi m'attendre lorsque je m'installai sur mon siège de cinéma au Quartier Latin. J'étais bien sûr au courant du fait que ce film avait raflé plusieurs prix aux Oscars et que les commentaires sur les sites de cinéma sont pour le moins dithyrambiques. Mais les gens ont tellement tendance à s'emballer pour des raisons obscures, que j'étais tout de même sur mes gardes.
Le simple fait que la trame de l'histoire en soit le succès inespéré d'un participant illettré d'une version indienne de "Who Wants to Be A Millionaire", me faisait redouter une de ces histoires à la Walt Disney, un genre de comte de fée gnan-gnan qui rend tous les imbéciles encore plus heureux. Je craignais aussi une reprise à l'indienne du vieux film Quiz Show de Robert Redford
Et bien non!

Même qu'au début, je me suis demandée si j'étais bien dans la bonne salle. La mise en situation de l'histoire est dure. On y décrit la vie de tous les jours dans un bidonville où rien n'est acquis, où chaque jour est un combat pour se rendre au lendemain. On y fait la connaissance de deux petits frères dont leur mère se fait assassiner sous leurs yeux. Ils sont maintenant laissés à eux-même comme la plupart des enfants qui vivent dans ces dépotoirs de la vie. 
Une fois grand, l'un d'eux s'inscrit au jeu télévisé pour tenter d'impressionner son amour, la petite fille qui était avec eux après le massacre de leurs mamans, et qu'il a perdu au cours des tribulations de leurs vies respectives. Et ce sont tous ces pans de vie que l'on découvre au fil des réponses qu'il doit fournir à l'animateur du quiz.
Car bien sûr, notre héros est illettré et n'a aucune éducation. Ce que j'ai trouvé intéressant, ce qu'on aurait dit que toute sa vie n'a été qu'une préparation à ce quiz. Pour chaque question, la réponse se trouvait quelque part dans ses souvenirs.
Parallèlement à cela, il y a le dur interrogatoire qu'il doit subir lorsque l'animateur le soupçonne de tricher, car il ne cesse de gagner. On le torture afin qu'il avoue son truc, mais l'inspecteur finit par se rendre compte que cet étrange participant n'est même pas là pour l'argent, mais pour se rapprocher de sa belle dont il est séparé pour des raisons que je laisse au lecteur le plaisir de découvrir.
Bien que l'histoire se déroule dans un décor infecte, les images sont tout simplement magnifiques. Je n'ai pu m'empêcher de faire un parallèle avec la série de photos "Poussières de Vie" du photographe Paul-Antoine Pichard qui a si bien su rendre tout le drame des enfants vivants dans des dépotoirs de façon quasi poétique.
C'est un film qui fait réfléchir, c'est un film qui décrit une réalité contemporaine, soit celle du sort des personnes qui en sont réduites à vivre des ordures des biens nantis que nous sommes, nous, qui consommons à tour de bras. C'est un film qui nous montre aussi l'exploitation de l'homme par l'homme. Comme si ces gens n'en avaient pas déjà assez, il s'en trouvent qui réussissent à s'enrichir sur le dos des enfants abandonnés.
C'est une noire réalité présentée toute en couleurs et nuances où les valeurs de fidélité, volonté et amour dominent. Malgré tout.
Et pourquoi pas un petit extrait de la trame sonore qui a aussi gagné un prix aux Oscars...
il s'agit de : O Saya
 

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